
Le peuple de Dieu est le troupeau de son pâturage. Personne d’autre que le Seigneur ne peut parfaitement conduire et prendre soin de ses brebis. La manière remarquable dont le Seigneur conduit ceux qui trouvent refuge à son ombre découle de ses attributs intrinsèques, de son caractère saint, qui se reflète dans ses œuvres et brille comme de la lumière pour les brebis de son pâturage. Aucun homme ne peut donc conduire son prochain comme Dieu le fait, car tous les hommes sont par nature corrompus. L’histoire de l’humanité et l’état actuel des choses dans notre royaume attestent que les hommes sont incapables de conduire et de prendre soin parfaitement de leurs semblables. L’histoire d’Israël apparaît dans la Bible comme un exemple typique; elle communique l’incapacité de l’homme à assumer parfaitement le rôle de berger.
Tout au long de l’histoire d’Israël, il y a eu de nombreux bergers dont la responsabilité était de conduire et prendre soin du peuple de Dieu; mais aucun n’a parfaitement assumé son devoir. Les bergers d’Israël, tant politiques que religieux, n’étaient pas toujours fidèles à l’Eternel leur Dieu. En fait, parmi la multitude, seuls quelques-uns servirent le Seigneur et honorèrent son nom, mais pas parfaitement. Beaucoup se livrèrent au mal et s’opposèrent à l’Eternel. Ils étaient impies et méchants, perfides et sans cœur, opprimant les pauvres et les faibles parmi le peuple. Avec leurs idoles, ils détournèrent le cœur du peuple de l’Eternel, leur Dieu. Bien qu’ils aient été chargés de conduire le peuple à Dieu et de veiller à leur bien-être spirituel et dévotion à Dieu, ils les conduisirent plutôt à l’idolâtrie, et ils rompirent leur communion avec l’Eternel. Déroutés, ils marchèrent dans la voie de l’iniquité. Et à cause de sa prostitution spirituelle, le peuple fut dispersé comme des brebis perdues et abandonné aux bêtes sauvages.
Les faux bergers d’Israël n’ont pas su guider convenablement le peuple de Dieu et ont provoqué sa colère par leurs pratiques détestables et leur cruauté envers son troupeau. Par conséquent, le Seigneur résolut de sauver ses brebis de leur bouche; Il promit par la bouche de ses prophètes qu’Il délivrerait ses brebis et restaurerait leur santé et sécurité.
A l’époque d’Ézéchiel, le Seigneur s’est adressé à Ézéchiel en ces termes: “Fils de l’homme, prophétise contre les bergers d’Israël! Prophétise, et dis-leur, aux bergers: Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Malheur aux bergers d’Israël, qui se paissaient eux-mêmes! Les bergers ne devaient-ils pas paître le troupeau? Vous avez mangé la graisse, vous vous êtes vêtus avec la laine, vous avez tué ce qui était gras, vous n’avez point fait paître les brebis. Vous n’avez pas fortifié celle qui était faible, guéri celle qui était malade, pansé celle qui était blessée; vous n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue; mais vous les avez dominées avec violence et avec dureté. Elles se sont dispersées, parce qu’elles n’avaient point de berger; elles sont devenues la proie de toutes les bêtes des champs, elles se sont dispersées. Mon troupeau est errant sur toutes les montagnes et sur toutes les collines élevées, mon troupeau est dispersé sur toute la face du pays; nul n’en prend souci, nul ne le cherche” (Ézéchiel 34:1-6).
Vv. 7-10, “C’est pourquoi, bergers, écoutez la parole de l’Eternel! Je suis vivant! dit le Seigneur, l’Eternel, parce que mes brebis sont au pillage et qu’elles sont devenues la proie de toutes les bêtes des champs, faute de berger, parce que mes bergers ne prenaient aucun souci de mes brebis, qu’ils se paissaient eux-mêmes, et ne faisaient point paître mes brebis, à cause de cela, bergers, écoutez la parole de l’Eternel! Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Voici, J’en veux aux bergers! Je reprendrai mes brebis d’entre leurs mains, Je ne les laisserai plus paître mes brebis, et ils ne se paîtront plus eux-mêmes; Je délivrerai mes brebis de leur bouche, et elles ne seront plus pour eux une proie.”
Vv. 11 à 16, “Car ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Voici, Je rechercherai mes brebis, et J’en prendrai soin. Comme un berger prend soin de son troupeau au jour où il est au milieu de ses brebis dispersées, ainsi Je prendrai soin de mes brebis, et Je les sauverai de tous les lieux où elles ont été dispersées au jour de la nuée et de l’obscurité profonde. Je les retirerai d’entre les peuples, Je les rassemblerai des diverses contrées, et Je les ramènerai dans leur pays; Je les ferai paître sur les montagnes d’Israël, le long des ruisseaux, et dans tous les lieux habités du pays. Je les ferai paître dans un bon pâturage, et leur demeure sera sur les montagnes élevées d’Israël; là elles reposeront dans un agréable asile, et elles auront de gras pâturages sur les montagnes d’Israël. Moi-même Je paîtrai mes brebis, et les ferai reposer, dit le Seigneur, l’Eternel. Je chercherai celle qui était perdue, Je ramènerai celle qui était égarée, Je panserai celle qui est blessée, et Je fortifierai celle qui est malade. Mais Je détruirai celles qui sont grasses et vigoureuses. Je veux les paître avec justice.” V.23, “J’établirai sur elles un seul berger, qui les fera paître, mon serviteur David; il les fera paître, il sera leur berger.”
Ainsi, face à l’échec des dirigeants à paître convenablement son troupeau, l’Eternel a promis d’envoyer pour son troupeau un berger comme son serviteur David, qui viendrait paître son troupeau et serait leur Berger.
Jérémie déclare dans Jérémie 23:1-6, “Malheur aux bergers qui détruisent et dispersent le troupeau de mon pâturage! dit l’Eternel. C’est pourquoi ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël, sur les bergers qui paissent mon peuple: vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées, vous n’en avez pas pris soin; voici, Je vous châtierai à cause de la méchanceté de vos actions, dit l’Eternel. Et Je rassemblerai le reste de mes brebis de tous les pays où Je les ai chassées; Je les ramènerai dans leur pâturage; elles seront fécondes et multiplieront. J’établirai sur elles des bergers qui les paîtront; elles n’auront plus de crainte, plus de terreur, et il n’en manquera aucune, dit l’Eternel. Voici, les jours viennent, dit l’Eternel, où Je susciterai à David un Germe juste; Il régnera en roi et prospérera, Il pratiquera la justice et l’équité dans le pays. En son temps, Juda sera sauvé, Israël aura la sécurité dans sa demeure; et voici le nom dont on l’appellera: L’Eternel notre justice.”
Comme Ézéchiel, Jérémie a promis que l’Éternel Dieu susciterait un bon berger pour son troupeau. À propos de ce berger promis par l’Eternel, Michée a également écrit dans Michée 5:3-4a, “Il se présentera et les conduira avec la force de l’Eternel, avec la majesté du nom de l’Eternel, son Dieu, et ils auront une habitation assurée, car sa grandeur sera reconnue jusqu’aux extrémités de la terre. C’est Lui qui ramènera la paix.”
Toutes ces prophéties de l’Ancien Testament pointent vers le Christ en qui toutes les promesses de Dieu à son peuple trouvent leur “oui”. Paul écrit aux croyants de Corinthe: “Aussi vrai que Dieu est fidèle, la parole que nous vous avons adressée n’a pas été “oui” et “non”. En effet, le Fils de Dieu, Jésus-Christ, que nous avons prêché au milieu de vous, Silvain, Timothée et moi, n’a pas été “oui” et “non”. Au contraire, en Lui il n’y a que le “oui”. En effet, pour toutes les promesses de Dieu, c’est en Lui que se trouve le “oui”, et c’est [donc] aussi par Lui que nous disons “amen” à Dieu, pour sa gloire. Et Celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu,” (2 Corinthiens 1:18-21).
Le Fils de Dieu, Jésus-Christ, est le Berger dont les prophètes d’autrefois ont annoncé la venue. Il se distingue de tous les autres bergers, non seulement par sa nature, mais aussi par ses œuvres. Contrairement aux faux bergers, qui dirigeaient le troupeau de Dieu avec cruauté, le Berger promis par l’Eternel est un Germe juste. Il pratiquera la justice et apportera le salut et la paix au peuple de Dieu. Dans les paroles déjà citées, le Père Lui-même témoigne du caractère unique du Berger qu’Il a promis, lorsqu’Il dit: “Voici, les jours viennent, dit l’Eternel, où Je susciterai à David un Germe juste; Il régnera en roi et prospérera, Il pratiquera la justice et l’équité dans le pays. En son temps, Juda sera sauvé, Israël aura la sécurité dans sa demeure; et voici le nom dont on L’appellera: L’Eternel notre justice” (Jérémie 23:5-6).
Il ne fait aucun doute que ces versets affirment également le caractère identique du Germe, son identité, son unité en essence avec l’Eternel qui fait la promesse. En d’autres termes, Ils ont tous deux la même essence. Car ainsi parle l’Eternel au sujet du Germe: “voici le nom dont on L’appellera: L’Eternel notre justice” (cf. Ésaïe 7:14). Il est incontestable que le Germe est de la même essence que l’Eternel; car le Germe porte le même nom, “L’Eternel” – le nom personnel de Dieu, qui dépeint le caractère unique de l’essence de Dieu et se rapporte à son existence éternelle, son autonomie, son indépendance et son immuabilité. Cela nous dit que le Germe, contrairement aux faux bergers d’Israël, n’est pas seulement un homme, mais qu’Il est aussi Dieu. Il sera appelé par le nom personnel de Dieu, “L’Éternel”, car Il est d’une même essence que l’Éternel qui L’envoie; Il est Dieu. Autrement dit, le Germe et Celui qui L’envoie ne font qu’un.
Par conséquent, lorsque l’Éternel fait la promesse dans la prophétie d’Ézéchiel, Il dit qu’Il paîtra Lui-même ses brebis. Ainsi, Celui qui fait la promesse et le Germe qui l’accomplira, bien que distincts en personne, sont un et inséparables. Il est clair qu’une personne ne peut pas s’envoyer elle-même, et nous savons qu’il n’y a qu’un seul Dieu, qui existe éternellement en trois Personnes distinctes mais co-égales et consubstantielles: le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Dans la prophétie de Jérémie, Celui qui fait la promesse est le Père. Il a promis qu’Il enverrait son Fils, le Germe, qui est son image exacte, son égal et consubstantiel, pour paître son troupeau. Le langage de Jérémie 23:5-6 rappelle les paroles de Dieu à Israël dans le désert du Sinaï.
Lorsque le Seigneur a délivré Israël de la fournaise d’Égypte, Il a dit à Israël au mont Sinaï: “Voici, J’envoie un ange devant toi, pour te protéger en chemin, et pour te faire arriver au lieu que J’ai préparé. Tiens-toi sur tes gardes en sa présence, et écoute sa voix; ne lui résiste point, parce qu’il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en lui. Mais si tu écoutes sa voix, et si tu fais tout ce que Je te dirai, Je serai l’ennemi de tes ennemis et l’adversaire de tes adversaires. Mon ange marchera devant toi, et te conduira chez les Amoréens, les Héthiens, les Phéréziens, les Cananéens, les Héviens et les Jébusiens, et Je les exterminerai. Tu ne te prosterneras point devant leurs dieux, et tu ne les serviras point; tu n’imiteras point ces peuples dans leur conduite, mais tu les détruiras, et tu briseras leurs statues” (Exode 23:20-24).
Ici aussi l’Eternel qui parle indique clairement que son Ange, qui marchera devant le peuple et les conduira dans le pays que l’Eternel a préparé pour eux, est un avec l’Eternel Lui-même en vertu de l’autorité qu’Il a de pardonner les péchés. Seul Dieu a l’autorité de pardonner les péchés. De plus, l’Eternel qui parle souligne que son propre nom est dans son Ange qui marchera devant le peuple. Ainsi, l’Ange de l’Eternel est identifié à l'Eternel, car le nom de l’Eternel est en Lui et Il a l’autorité de pardonner les péchés. Ces caractéristiques uniques montrent clairement que l’Eternel qui parle fait référence à une personne qui Lui est égale et consubstantielle, c’est-à-dire une personne de la même substance ou essence que Lui, dans ce cas la deuxième Personne de la Trinité, le Fils préincarné de Dieu. A ce propos, Paul écrit dans 1 Corinthiens 10:1-4, “Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous passé au travers de la mer, qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer, qu’ils ont tous mangé le même aliment spirituel, et qu’ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ.”
Autrefois, Dieu le Fils fut envoyé par son Père pour conduire Israël et l’emmener à la Terre promise après sa delivrance de l’esclavage en Égypte. Mais dans ces derniers jours, Il est venu dans la chair (la Parole s’est faite chair) pour délivrer le peuple de Dieu de l’asservissement au péché et les emmener à la Cité sainte, la Jérusalem céleste.
En tant que Berger de son peuple, le Seigneur Jésus-Christ est non seulement l’avant-garde qui conquiert les ennemis de son peuple devant eux, mais aussi l’arrière-garde qui les protège. Il avance devant son peuple et détruit leurs ennemis; Il leur nettoie la voie, afin qu’ils marchent en sécurité, et de son bras Il les préserve des fléchettes du malin.
Le Seigneur Jésus-Christ s’est revêtu de l’humanité et est entré dans le monde pour chercher et sauver ses brebis perdues. Bien que le rassemblement des brebis perdues de la maison d’Israël ne soit pas encore complet, cela s’accomplira lors de la seconde venue du Bon Berger. Il reviendra pour détruire ses ennemis et rassembler les brebis dispersées de Jacob. À ce sujet, le prophète Ésaïe déclare dans Ésaïe 40:10-11, “Voici, le Seigneur, l’Eternel vient avec puissance, et de son bras Il commande; voici, le salaire est avec Lui, et les rétributions Le précèdent. Comme un berger, Il paîtra son troupeau, Il prendra les agneaux dans ses bras, et les portera dans son sein; Il conduira les brebis qui allaitent.”
Les bergers d’Israël étaient cruels, insouciants et égoïstes. Ils conduisaient le peuple à la prostitution spirituelle et les dispersaient. Mais le Souverain Berger, le Berger des brebis, le Germe promis, est le Bon Berger, plein de grâce, humble, pur, miséricordieux, protecteur, véridique, juste et compatissant. Au sujet de sa particularité, Ésaïe écrit dans Ésaïe 11:2-5, “L’Esprit de l’Eternel reposera sur Lui: Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel. Il respirera la crainte de l’Eternel; Il ne jugera point sur l’apparence, Il ne prononcera point sur un ouï-dire. Mais Il jugera les pauvres avec équité, et Il prononcera avec droiture un jugement sur les malheureux de la terre; Il frappera la terre de sa parole comme d’une verge, et du souffle de ses lèvres Il fera mourir le méchant. La justice sera la ceinture de ses flancs, et la fidélité la ceinture de ses reins.”
Contrairement aux faux bergers, le Bon Berger entoure ses brebis d’affection et les garde comme la prunelle de ses yeux. Il déteste la méchanceté et aime la justice. Il affirme Lui-même sa singularité dans Jean 10:11, en disant: “Je suis le Bon Berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis.” Et ses brebis ne viennent pas toutes d’un seul enclos, c’est-à-dire de la nation d’Israël, mais aussi d’autres nations, les Gentils. C’est pourquoi le Seigneur déclare aussi dans Jean 10:16, “J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que Je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger.”
L’amour inchangeable du Seigneur pour ses brebis est clairement exprimé dans toute l’Écriture. Par exemple, le Seigneur Lui-même déclare dans Jean 10:1-5, “En vérité, en vérité, Je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors. Lorsqu’il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles; et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. Elles ne suivront point un étranger; mais elles fuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers.”
Le Seigneur utilise la métaphore du v.1 pour dénoncer la conduite sournoise et malveillante de celui qui ne recherche pas le bien des brebis mais à leur faire du mal: il n’est qu’un voleur, un brigand qui s’introduit secrètement dans la bergerie, non pour prendre soin des brebis mais pour s’emparer d’elles et les détruire. Mais dans les vv. 2-5, le Seigneur souligne l'honnêteté et la bonne foi du vrai berger. Il ne s’introduit pas clandestinement dans l’enclos des brebis, mais entre par la porte et accorde des soins à ses brebis. Le Seigneur souligne également la familiarité, la connaissance intime et réciproque, qui existe entre le berger et ses brebis – une connaissance intime qui sert de bouclier contre les étrangers. La bonté qui transparaît de l’image du berger dans ces quatre versets est particulièrement caractéristique de l’Eternel, le Berger des brebis.
L’amour du Seigneur pour ses brebis découle de son caractère distinctif, de sa bonté intrinsèque, qui se reflète dans ses activités(1) envers ses brebis et sa relation(2) avec elles.
1- Les activités du Bon Berger
2- La relation Berger-brebis